"And the winner is…"
L’indice mondial de l’innovation existe depuis 11 ans déjà. Il a été mis en place par des institutions très sérieuses telles que l’Université de Cornell à New York et l‘Organisation Mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Le GII (Global Innovation Index en anglais) établit un classement comprenant 126 pays sur 194, pour l’édition 2018.
Il s’intéresse à la fois aux recherches et développements expérimentaux mis en place dans le monde (R&D) ainsi qu’à l’aspect « Innovation » : les publications scientifiques et les interactions entre les différents agents du système d’innovation (entreprises, secteur public, sociétés et enseignement supérieur).
Le rapport annuel est rédigé en anglais ; ce dernier comprend quelques 430 pages ! Mais ne vous inquiétez-pas, tout va bien, nous l’avons lu pour vous.
Pour information, c’est la Suisse qui obtient la 1ère place, les Etats-Unis sont 6ème, la France est 16ème et la Chine 17ème.
Et côté Afrique, ça donne quoi ?
Nous nous intéresserons principalement aux pays d’Afrique dont 28 sur 54 sont classés pour la dernière édition.
L’Afrique du Sud est le premier pays d’Afrique classé, elle occupe la 58ème place mondiale, suivie de la Tunisie (66ème place), du Maroc (76ème place), du Kenya (78ème place). Afin de rendre plus lisibles les résultats, nous avons représenté l’ensemble des pays classés sur une carte. Le chiffre inscrit dans les pastilles de couleur bleue correspond au rang mondial du pays.
(Source : Wikipedia, adapté par lescahiersdudigital.com)
En fait, il s’agit de 3 indicateurs Innovation.
Mais le rapport ne s’arrête pas là. Il dresse également deux autres classements: un qui s’intéresse aux apports en innovation 2018 (« Innovation Input »*), un autre qui porte sur les productions en innovation 2018 (« Innovation Output »**).
Définitions « franglaises »
*Innovation Input : les institutions, les ressources humaines et les recherches, les infrastructures, la sophistication du marché, la sophistication de l’environnement des affaires.
**Innovation Output : les connaissances et la technologie, la créativité.
Si nous prenons le cas de l’Afrique du Sud, par exemple, classée 58ème au général, elle passe 48ème au niveau des apports en innovation, et redescend au 65ème rang pour ses productions en innovation.
Autre exemple avec le Sénégal, classé 100ème au mondial, 102ème en innovation Input et qui atteint la 90ème place en innovation Output.
Enfin citons l’île de Madagascar, englobée dans le continent africain. Elle accède au 106ème rang mondial mais se retrouve rétrogradée à la 119ème place pour les innovations Input, puis remonte à la 85ème place pour les innovations Output.
Du coup, il semble légitime de s’interroger sur les raisons de ces écarts conséquents. Ces derniers sont principalement dûs aux indices étudiés. En effet, le GII décortique 7 secteurs bien précis inhérents à chaque pays classé: tout d’abord les institutions, puis le capital humain et les recherches, les infrastructures, la sophistication du marché, ainsi que celle du business, les connaissances et technologies Output, enfin l’aspect créatif des Output.
Pour aller plus loin
L’indice mondial de l’innovation est très instructif car il permet également de fournir des indicateurs actuels et futurs de performance tout en se penchant sur l’étude du rôle des citoyens et des groupes dans le processus d’innovation mondial.
Comment accéder à l’innovation, comment articuler à la fois le capital humain, financier et technologique, comment éviter la « fuite des cerveaux » tout en offrant un enseignement supérieur de qualité aux citoyens ?
Ce sont quelque part les questions sous-jacentes qui se dégagent de ce rapport très fourni que vous avez la possibilité, si vous en trouvez le courage, de consulter via ce lien.