Nous vous l’avons souvent dit sur ce blog : l’Afrique est un continent qui se développe considérablement au niveau des technologies et les téléphones portables restent les outils qui s’imposent le plus. 

Un nombre de téléphones mobiles en croissance :

Les smartphones prennent une place importante au sein des technologies en Afrique. En effet, on prévoit une hausse du nombre de smartphones présents sur le continent puisque d’ici 2020, 660 millions d’Africains devraient être équipés de smartphones. Ce nombre est le double du chiffre de 2016.

Le marché des « téléphones intelligents »  est en croissance rapide, d’après l’artiste sénégalais Sidy Diop, qui souligne que le monde des télécoms en Afrique trouvera son véritable sens à travers le mobile.

Pour l’artiste, internet doit se généraliser et notamment dans les zones rurales, de plus les incorporer au sein des projets de développement de l’éducation serait la clé de la réussite.

« Tout le monde possède un mobile voire plusieurs aujourd’hui »

« L’illettrisme est un frein à l’utilisation des nouvelles technologies »

Source

L’application M-Shule, une aide à l’éducation :

Les smartphones représentent une aide à l’éducation, notamment chez les écoliers. Au Kenya une mère de deux filles vivant dans un bidonville de Kayole situé à l’Est de Nairobi a souscrit pour 100 shillings kenyans (soit 0,84 €) à une application de soutien pour ses filles.

Quillinah et Janet âgée de 12 et 14 ans utilisent à tour de rôle le téléphone de leur mère en rentrant de l’école. Elles y travaillent leur anglais et les mathématiques. Leur mère est très satisfaite de cette aide numérique qui a permis de faire passer les notes de ses filles au dessus de la moyenne. Les deux soeurs ont découvert cette aide numérique au centre communautaire de loisirs et d’éducation, le Bethlehem Community Centre.

C’est près de 380 écoliers qui ont pu tester l’application entre mai et novembre 2017. Comme l’indique la co-fondatrice de l’application M-Shule, Claire Mongeau.

« les notes moyennes sur la période ont augmenté de 23% ».

« les questions qui sont posées à l’élève sont créées par un algorithme d’intelligence artificielle »

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Une création hasardeuse :

C’est en novembre 2016 lors d’une rencontre durant la conférence « EdTech East Africa Meetup » à Nairobi que l’idée de M-Shule voit le jour.

A cette époque Claire Mongeau était salariée dans une école privée Kenyane. Elle échange alors durant cet événement avec Julie Otiena, informaticienne diplômée de l’université de Nairobi, Strathmore. C’est en mettant en commun leurs idées et leur intérêt pour l’éducation que le projet se construit.

« Près de la moitié des élèves de primaire en Afrique subsaharienne sont en situation d’échec scolaire. (…) Nous voulons toucher les zones les plus défavorisées, d’où notre choix de créer une application consultable depuis un simple téléphone mobile » explique alors Claire Mongeau (source).

Ils recevront tous deux le soutien de l’ONG canadienne Engineers Without Borders. Ils bénéficieront alors de l’aide d’un spécialiste en data et communication pour encourager leur projet.

L’application M-Shule s’est imposée dans la tendance de « l’apprentissage adaptatif » (adaptative Learning), on peut retrouver l’utilisation des données personnelles, de l’IA (intelligence artificielle), des neurosciences et de la psychologie cognitive au sein de l’application. Le programme promet des formations qui s’adaptent au rythme d’apprentissage ainsi qu’aux points forts et faibles de chaque utilisateurs.

Son lancement officiel en janvier 2018, M-Shule « a déjà convaincu 70 écoles de Nairobi et des environs, qui en font la promotion auprès de leurs élèves », raconte Claire Mongeau.

La start-up s’est vue décernée le 21 mai dernier la troisième place du prix Cisco Global Problem Solver Challenge. Son souhait pour le futur serait de s’étendre aux zones rurales et périurbaines.

Voici une vidéo explicative de l’application M-Shule par Julie Otiena (à gauche) et Claire Mongeau (à droite).